Les historiens appelaient indifféremment Anfa, Anafa ou Anafi, l’air géographique qu’occupe actuellement Casablanca. Néanmoins, aucun d’entre eux n’a déterminé avec précision le vrai fondateur d’Anfa. Certains, comme Ibnou El Wazzane (Léon l’africain) prétendaient que la cité fut fondée du temps des Romains, d’autres plaidaient plutôt en faveur des phéniciens.
Cependant, la majorité des historiens affirme que se sont les berbères de Zenata qui ont construit Anfa. Celle-ci a été réputé par ses Oulémas, ses soldats et par son commerce florissant.
Sous l’égide de la dynastie Mérinide, Anfa demeure une petite ville ouverte sur les transactions maritimes avec l’étranger notamment avec l’Espagne et le Portugal.
Ses habitants furent des marins et des pirates qui n’hésitaient pas a attaquer les bateaux surtout des portugais. Ces derniers et pour protéger leur commerce envahissaient et détruisaient complètement Anfa vers l’année 1468. En 1515, les Portugais voulaient construire une forteresse mais leur défaite face aux Mérinides les a dissuadés. Puis, la cité sombra dans l’oubli ne laissant que le mausolée de Sid Allal Quairaouani comme témoin d’une civilisation florissante.
Sous le règne de la dynastie Alaouite au temps du Sultan Sid Mohammed Ben abdellah (1757-1790) la cité renaissait de ses cendres et devenait « Dar Al Baida » (Maison Blanche) ou Casablanca selon la dénomination espagnole. Grâce aux impôts imposés aux tribus de Chaouia, le Sultan Mohammed Ben Abdellah a pu bâtir une forteresse qui servait en premier temps de camp pour les soldats et qui devint ultérieurement une destination privilégiée des tribus de Doukkala et de Chaouia.
Vers 1830, le commerce à Casablanca connaissait un développement certes lent mais régulier. Cette croissance s’est accrue d’une façon significative sous le règne de Moulay Hassan 1er à telle enseigne que Casablanca devenait un point d’attrait pour les commerçants et les artisans du royaume en général et de Fès et Marrakech en particulier.
C’est en 1912, que fut décidée la construction à Casablanca du premier grand port moderne du Royaume. C’était un tournant historique qui affecta le destin de Casablanca. Le développement économique de la Région s’est intensifié par l’activité portuaire et draina les investissements nationaux et étrangers donnant ainsi naissance à une ville moderne devenue aujourd’hui la capitale économique du Royaume.
L'histoire n'a jamais attesté avec exactitude comment fut baptisée Fedala. Les traces existent encore de son rôle commercial sous les Almoravides décrit par Obeid Allah Al Bakri, géographe de l'Andalousie. Des pêcheurs et des marchands espagnols, génois et vénitiens commerçaient avec Fédala dès les xive et xve siècles. Au xviie siècle, ce port sous le nom de Fédale ou de « l'isle de Fédala » servait surtout de refuge momentané aux légers bâtiments des corsaires de Salé, poursuivis par les frégates du roi de France.
La ville qui ne comptait que quelques centaines d'habitants atteindra son apogée lorsque le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah y construisit la kasbah en 1773, dont les murailles abritaient des entrepôts céréaliers de la région de Tamesma. Il édifia également la mosquée blanche Al-Atik.
Fédala devint une ville d'envergure en 1912 lorsque Georges Hersent créa la compagnie franco-marocaine qui prit une part importante au développement de la cité. En juillet 1914 se constitue la compagnie du port de Fédala. La ville balnéaire prit corps en 1925 et l'esplanade fut construite en 1938.
La construction du sea line[Quoi ?] en 1951 fit de Fédala le premier et le plus moderne port pétrolier d'Afrique du Nord. Fédala a été renommée Mohammedia le 25 juin 1960 en hommage au roi Mohammed V, symbole de l'indépendance marocaine, à l'occasion de la pose de la première pierre de la raffinerie de pétrole Samir.
« La fleur d'Afrique du Nord », c’est ainsi que Léon l'Africain parlait de la ville de Settat. Settat faisait jadis partie du grand territoire compris entre l'Oued Bou Regreg et l'Oum Rbiä et dénommée Tamesna ou "Terre plate". Ses habitants d'origine berbère, les berghwatas étaient issus de la puissante confédération des Masmouda. D’après André Adam, les Berghwatas constituait le fond le plus ancien et le plus nombreux des populations de Tamasna. Ces populations étaient parait-il fortement sédentarisées. Ibn Khaldoun a evoqué 40 villes et 180 villages que comptait cette région.
C'était à la fin du Xllème que des tribus arabes des « Beni Hilal » et des « Beni Soulaïm » sont venus s’installer à Tamesna. Ce sont les Almohades qui les firent venir de Tunisie pendant la conquête d'Espagne. Puis, d'autres contingents arabes et berbères (Zénetes surtout) furent installés par les Merinides (entre le Xlllème et le XIVéme siècle) entraînant de profonds mutations ethniques.
Tamesna changea d'appellation pour devenir la Chaouia (du nom de chaoui, littéralement éleveur de chah "i.e. moutons"). Selon Ibn Khaldoun, les Chaouis étaient des nomades semi-sédentaires à économie diversifiée. Ils ont joué un rôle d'intermédiaire entre les nomades bédouins chameliers et les citadins.
Les Arabes introduits au Tamesna appartenaient aux groupes des Jochem et des Attbaj. Et à l’époque du Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah, au milieu du XVIIIème siècle, la Chaouia comprenait plusieurs les groupes dont:
Les tribus de la Chaouia étaient reconnues pour l’excellence de leur technique de combats de cavaliers, appelée « Zenatia ». Cette technique fût utilisée en Andalousie au XIVème siècle par les soldats marocains du corps d’armée de Grenade pour amorcer les engagements militaires. Elle consiste à envoyer un léger corps de cavaliers qui s’approchent des rangs ennemis à toute vitesse, tout en tournant avec dextérité sur leurs montures, tirant sur des cibles de commandement pour susciter la réaction de l’adversaire. Leur unique moyen d’action est le feu et leur principale qualité est la mobilité.
L'édification de la Kasbah Ismailite sur le site vallonné de Settat, à la fin du XVII siècle, favorisé les implantations urbaines aux abords du site, grâce à l’ordre et la sécurité qu’il a pu apporter aussi bien aux voyageurs qu'aux habitants. Ainsi, Settat est devenu une halte impériale en raison de l’abondance de l’eau. Plus encore, en y installant le premier Caïd de cette région qui dépendait auparavant de Caïd Doukkali et Rahmani, Moulay Ismaïl va officialiser Settat comme chef lieu de cette région.
Possédant des terres agricoles figurant parmi les plus fertiles au Maroc (Tirs), la Région a eu la réputation de grenier du Maroc surtout après l’introduction du concept des silos, par le Sultan Moulay Ismail dans le quartier actuel de Gnanette dans la ville de Settat.
Vu sa situation stratégique, en tant que passage incontournable entre le Sud et le Nord, et grâce à la richesse des sols de son arrière pays, la ville de Settat a constitué durant les XVIII et XIXème siècles un important centre de négoce des produits agricoles attirant des populations entreprenantes comme les autres Marocains de confession juive qui y ont construit au XIXème siècle leur propre quartier, le Mellah, aux abords de la Kasbah. Ce développement a été perturbé au début du siècle durant la période de la siba et par la colonisation à laquelle s'opposèrent farouchement les tribus de la Chaouia ralliées à Moulay Hafid.
Le développement urbain de la ville de Settat s'est accèlèré sous le protectorat français, en témoigne le boom démographique qu'elle connu de 1913 à 1925 et renoué ainsi avec son passé commercial. Cette prospérité a duré jusqu'au début des années cinquante où sous l'effet du développement de Casablanca, des voies de communication et des moyens de transports, la ville de Settat ainsi que d'autres agglomérations la région sont entrées dans une période de semi-léthargie. En vue de faire face à cette situation, les pouvoirs publics ont alors décidé de la création de la Province de Settat en 1967. Depuis lors, ce cadre institutionnel a permis d'impulser dans cette région, des actions de développement de grande envergure (aménagements agricole, industriel, urbanistique et architectural etc... ) qui n'ont pas tarder à provoquer une nouvelle dynamique. La Province de Settat est actuellement citée comme un modèle de développement intégré.
Elle est l'une des concrétisations des grands desseins du roi Hassan Il en matière d'aménagement de territoire et de décentralisation.
Le nom d'origine de la ville, « Mazagan>> était "Mazighen" et donc berbère et figure dans les textes médiévaux sous cette même forme, en Arabe " مــازيغن" . Mais certains chercheurs y voient que le mot provient du mot amazigh « azag », qui veut dire crinière et dont le pluriel donne « azagen » ou « izaggan ». Ainsi, « Mazagen » veut dire en tamazight « celle aux crinières ». Mouillage apprécié des navigateurs, le site Mazagan est désigné en écriture arabe sous le toponyme « Māzighen » par al-Idrīsī (xiie siècle)5 et celui de Mesegan ou Mazagem sur certains portulans européens du Moyen Âge. Selon certains auteurs, le mouillage était connu des Européens dès le début de l'ère chrétienne : il se confondrait avec le port de Rutubis évoqué par Pline l'Ancien (ier siècle apr. J.-C.) et celui de Rousibis dont parle Ptolémée (iie siècle apr. J.-C.). Quelques historiens soutiennent qu'il correspond au site d'Akra cité dans le Périple d'Hannon (ve siècle av. J.-C.) ). Il ne s'agit là que d'hypothèses.
Les Portugais édifièrent à Mazagan une forteresse - un château flanqué de quatre tours - en 1514, puis en 1542 une ville fortifiée ceinte d'épaisses murailles, qui pouvait accueillir plusieurs milliers d'habitants, tous originaires du Portugal.
La présence portugaise prit fin en 1769, quand la ville fut prise par Sidi Mohamed ben Abdellah. À la veille de l'assaut, le commandant de la place reçut de Lisbonne l'ordre d'évacuer la ville. Un accord fut passé avec Mohamed ben Abdellah pour que les Portugais quittent la ville sans crainte d'une attaque. Avant leur départ, ceux-ci décidèrent de miner tous les bastions. Lorsque les Marocains pénétrèrent dans la cité, une série d'explosions détruisit les murailles et fit de nombreuses victimes. Entre la libération de la ville et jusqu'au début du xixe siècle, la cité fut appelée El-Mehdoûma, « la Ruinée » en arabe.
Moulay Abd ar-Rahman, proclamé sultan en 1822, décida de restaurer la cité fortifiée et de l'appeler El Jadida, « la Nouvelle » en arabe. Des commerçants européens, surtout des Anglais originaires de Gibraltar, vinrent s'y installer. La ville accueillit de nombreux habitants venus de l'intérieur du pays. Elle déborda rapidement des limites de la cité portugaise, désormais souvent désignée sous le nom de Mellah car les juifs y étaient les plus nombreux. Au début du xxe siècle, El Jadida, que les Européens continuaient à appeler Mazagan, devint un des ports les plus importants du Maroc.
À partir de 1912, sous le protectorat de la France, une ville nouvelle fut créée comprenant un centre d'affaires (administrations, banques, etc.) et des quartiers résidentiels à l'attention des émigrants français.